Appel à contributions pour le colloque : « Insularité et transitions » organisé le 26 et 27 septembre 2024 à Università di Corsica, Corti.

Résumé :

Ce colloque organisé par la chaire Unesco Devenirs en Méditerranée de l’université de Corse Pasquale Paoli et le Tourism’Lab du PIA UNITI s’intéresse aux crises interculturelles au temps de l’anthropocène dans des contextes insulaires, notamment en Méditerranée. Ce colloque interdisciplinaire s’inscrit dans le champ des humanités environnementales. Il s’adresse aux chercheurs et jeunes chercheurs de toutes disciplines. Une approche interdisciplinaire et comparative mobilisant l’histoire, la sociolinguistique, la science politique, l’économie, les sciences de gestion, la sociologie, la géographie, l’anthropologie, la psychologie, les arts, la littérature ou la philosophie est bienvenue. Les comparaisons avec d’autres territoires, notamment insulaires, est également appréciée dans la mesure où nous entendons développer une relation dialogique entre les réalités insulaires de la Méditerranée, de l’Atlantique ou d’autres territoires insulaires.

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Appel à contributions

La Méditerranée est le hot spot du changement climatique, de la diversité culturelle et des inégalités sociales. Juxtaposition, superposition ou confrontation d’Etats-nations, d’armées, d’alphabets, de langues, de ports, d’îles, de cités, de mythes, d’imaginaires, de religiosités, d’idéologies, de mémoires, de victimes, de deuils et de héros, elle est devenue au temps de l’anthropocène la première destination touristique du monde, devenant ainsi pour les uns, un lieu de culture et de divertissement, pour les autres un horizon, une frontière ou un linceul. La reconnaissance de la communauté méditerranéenne entendue comme l’ensemble des humains et des non-humains de ce territoire aux contours indécis apparait de nos jours à l’épreuve des pouvoirs de l’anthropocène.

À cet égard, le tourisme est une activité fortement productrice de gaz à effet de serre dont la soutenabilité représente un enjeu fort pour les populations locales tant du point de vue de la gestion des ressources environnementales que de la valorisation des ressources culturelles et patrimoniales. D’une part, son pic d’activité correspond aux plus fortes périodes de sécheresse, d’autre part, son rapport aux cultures contribue parfois à leur mise en scène, mais aussi à leur modalisation en marchandises émotionnelles conduisant à la réification et à la folklorisation des autochtones. Dès lors, comment peut-on envisager un tourisme plus soutenable ? Comment les discours et les expériences des différents acteurs dessinent-ils les futurs souhaitables et les futurs possibles de la Méditerranée ?

Les politiques européennes (Green deal), nationales et régionales, le bio-régionalisme ou le green nationalism sont-ils en mesure d’engager des politiques susceptibles de répondre aux défis climatiques et écologiques ? En tant qu’idéologies des Etats-nations comme des mouvements portés par les minorités en lutte pour leur reconnaissance, les nationalismes se voulant protecteurs des acteurs humains et non-humains du territoire opèrent-t-ils une transition vers un nationalisme vert ou bien défendent-ils la prépondérance du groupe ethnique humain dont ils se présentent comme les seuls véritables défenseurs face aux dangers de l’homogénéisation et de la globalisation ? Comment les récits nationaux valorisent-ils les mobilisations et les mémoires des activistes sur les territoires touristiques ? Dans quelle mesure le tourisme impacte-t-il les aménagements linguistiques en installant la domination linguistique de l’anglais ou en agençant un plurilinguisme respectueux de la diversité linguistique et des langues minoritaires ? Les mobilisations pour la reconnaissance des droits de la nature produisent-elles des soulèvements terrestres susceptibles de transformer les politiques publiques des démocraties libérales et des pouvoirs autoritaires, ou bien seront-elles reléguées à de l’éco-terrorisme au nom de la sûreté de l’Etat-nation ? Le nationalisme des institutions stato-nationales comme celui des insulaires et des populations locales ne produit-il pas une illusion d’optique opérant un statu quo des acteurs et des politiques publiques ? Les insulaires engagent-ils davantage de politiques de protection de leur environnement menacé par la globalisation, ou bien défendent-ils un mode de vie carboné tant leur situation géographique pourrait apparaitre comme une protection naturelle face à l’urgence climatique et écologique ?

Ce colloque interdisciplinaire s’inscrit dans le champ des humanités environnementales. Il s’adresse aux chercheurs et jeunes chercheurs de toutes disciplines. Une approche interdisciplinaire et comparative mobilisant l’histoire, la sociolinguistique, la science politique, l’économie, les sciences de gestion, la sociologie, la géographie, l’anthropologie, la psychologie, les arts, la littérature ou la philosophie est bienvenue. Les comparaisons avec d’autres territoires, notamment insulaires, est également appréciée dans la mesure où nous entendons développer une relation dialogique entre les réalités insulaires de la Méditerranée, de l’Atlantique ou d’autres territoires insulaires.

Informations:

      • Les langues du colloque sont le corse, l’anglais, l’espagnol, le français et l’italien.
      • Les propositions de communications sont à renvoyer avant le 31 mai 2024 à l’adresse suivante : chaire.unesco@univ-corse.fr.
      • Le programme sera communiqué aux participants à partir du 17 juin 2024.

Comité scientifique :

      • Sébastien Quenot, MCF HDR, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Eugène Gherardi, PR, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Dominique Verdoni, PR, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Fabien Landron, MCF, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Patrice Terramorsi, MCF HDR, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Caroline Tafani, PR, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Daniela Zizi, PR, Cagliari, Università degli Studi di Cagliari
      • Mariangela Albano, MCF, Università degli Studi di Cagliari
      • Lorenzo Devilla, PR, Università degli studi di Sassari
      • Laura Mariateresa Durante, PR, Università degli studi di Napoli Federico II
      • Juan Manuel Santana Pérez, PR, Universidad de Las Palmas de Gran Canaria Canarie
      • Sergio Solbes Ferri, MCF, Universidad de Las Palmas de Gran Canaria Canarie
      • Sergio Hernández Suárez, Dr, Universidad de Las Palmas de Gran Canaria Canarie
      • Nicolas Sorba, PR, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Davia Benedetti, MCF, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Julien Angelini, MCF, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Marie-Michèle Venturini, MCF, Università di Corsica Pasquale Paoli
      • Thierry Antoine-Santoni, PR, Università di Corsica Pasquale Paoli

Comité d’organisation :

      • Sébastien Quenot
      • Daniela Zizi
      • Mathieu Laborde
      • Fabrice Mamino
      • Andrea Mattei
      • Déborah Certo
      • Andy Cazaux-Burgues
      • Sébastien Pedinielli
      • Laetitia Bossu-Bonelli
      • Audrina Lhotellier