À compter de 1903, et pour un lustre, la Macédoine allait être déchirée par la guerre
En 1945, l’espace euro-méditerranéen sort totalement bouleversé du Second Conflit mondial qui vit se déchainer les nationalismes et les haines nationales attisées par le fascisme, le nazisme ou des régimes autoritaires (Horthy en Hongrie) et des mouvements totalitaires (Oustachis en Croatie, Croix fléchées en Hongrie, Garde de Fer en Roumanie). Il s’ensuit un remodelage ethnique de la carte de l’Europe d’une intensité inconnue depuis le Moyen-âge. L’irruption de la Guerre froide va « geler » – avant d’instrumentaliser – une grande partie des questions liées aux nationalités et aux minorités. Quant au monde colonial, les secousses qui ébranlent la domination européenne n’en sont pas moins grandes de Sétif à Kherrata. Dans le même temps, la question palestinienne s’inscrit définitivement à l’agenda politique. Enfin, de la Corse à l’Alsace, les compromissions des mouvements autonomistes avec l’Italie fasciste ou l’Allemagne nazie semblent enterrer définitivement toute idée d’expression identitaire, fut-elle simplement et vaguement culturelle.
L’objectif de ces Rencontres Universitaires Internationales est de s’interroger sur les différentes notions de nations, nationalismes, nationalités et identités dans ce trentenaire pour le moins troublé à travers des études de cas comparatives, englobant les approches historiques, politiques, culturelles et littéraires; le tout, dans un espace euro-méditerranéen particulièrement marqué par ces problématiques, dont une partie sont toujours à l’oeuvre aujourd’hui. On songera notamment aux discours et pratiques sur les origines des peuples et des formations politiques dans les pays de l’Europe Centrale et Méditerranéenne qui présente et éventuellement renforce les mythes d’origine, les traditions identitaires qui influencent même de nos jours les croyances et les mentalités collectives des sociétés, leurs histoires, leurs traditions et leurs pratiques politiques.
Il s’agira également de poser les jalons d’une réflexion élargie à la période suivante, lors d’un colloque à l’université de Szeged, en mai 2016, sur le thème: « Nations, nationalismes, nationalités, minorités dans l’espace euro-méditerranéen de 1945 à nos jours » ; offrant ainsi une vision cohérente et structurée de ces questions, voire des éléments de réflexion pour les acteurs politiques. L’aspect pluridisciplinaire permettra d’approfondir certains concepts, d’aborder les questions sous des angles parfois méconnus ou minorisés (sports, pratiques de loisirs, question de genre etc.) Ceci dit, il ne saurait être question de chimérique exhaustivité, ni de couvrir l’ensemble de l’espace euro-méditerranéen, néanmoins en proposant des comparaisons sur le long terme, ces deux manifestations scientifiques permettront d’offrir une vision cohérente de ces questions.