En 2019 Gaetano Lamberti jeune auteur et célèbre bookstagrammer italien, publie son premier roman intitulé Le janare Il Seme bianco du nom des vieilles femmes, mauvaises et solitaires, qui s’introduisent dans les maisons des villages de la Campanie, à la tombée du jour, pour faire du mal Dans le roman, il est question de mauvais oeil et des remèdes pour s’en protéger (l’épingle à nourrice, le sel, un balai retourné) les traditions et la transmission au sein d’une communauté méditerranéenne sont au coeur du récit Les pratiques magico religieuses décrites avec précision renvoient, en bien des points, aux rituels autour de l’ ochju tels qu’ils sont racontés et pratiqués en Corse Dès lors, point l’idée d’une “ entre différentes régions
méditerranéennes à travers les mises en récit, en scène, en image(s), en son(s) des croyances et coutumes liées au surnaturel Cette perspective de mise en lien permet d’envisager un événement scientifique transdisciplinaire apportant des données ethnographiques à analyser d’un point de vue anthropologique et mettant en lumière les interprétations textuelles, filmiques, musicales, artistiques, linguistiques de certaines légendes propres aux communautés méditerranéennes, insulaires ou non Ainsi, le colloque international « Ochju Malocchio Mal de ojo dire, montrer le mauvais oeil (et autres pratiques magico religieuses) en Méditerranée » interrogera différents media ( peinture, cinéma, séries télévisées, théâtre, danse et autres performances) dans les territoires méditerranéens, principalement en Corse, en Italie et en Espagne Le dialogue entre l’anthropologie la littérature, les arts vivants, plastiques et numériques ser a privilégié il permettra d’interroger la présence, la récurrence et la fonction de figures ( signadore incarnations du Mal, esprits, surbiles mazzeri de lieux (le village, la campagne, l’île, la mer, le Sud) et de pratiques (signer, soigner l’ochju qui, entre visible et invisible, dit et non dit, perceptible et indicible, hantent l’imaginaire collectif en Méditerranée et entretiennent croyances et superstitions dont le passage à la modernité et à la postmodernité n’a pas totalement effacé les représentations Au contraire, l’époque tourmentée que nous vivons encourage souvent à se tourner vers le spirituel, le surnaturel, l’inexpliqué comme vers un remède à différents maux du corps et de l’esprit Lors du colloque, des performances
artistiques commentées ( créations chorégraphiques, chants, lectures) seront proposées en complément des communications scientifiques Enfin, des entretiens avec des auteurs d’œuvres littéraires, filmiques, télévisées, chorégraphiques de Corse et d’ailleurs, permettront d’éclairer la question de la mise en mots, en gestes, en symboles, en images et en sons des traditions liées aux pratiques magico religieuses telles que l’ ochju il malocchio el mal de ojo en Méditerranée.
Le colloque international est organisé par l’UMR CNRS 6240 LISA (Projets ICPP, B 3 C, RIMe de l’Università di Corsica Pasquale Paoli.
Il aura lieu les 20 et 21 octobre 2021 au Spaziu Natale Luciani (Campus Mariani, Corti)
Les langues du colloque sont le français, le corse, l’espagnol et l’italien.
Responsables scientifiques et organisateurs de l’événement Davia Benedetti (Maître de conférences en anthropologie des pratiques spectaculaires, CNU 73 et Fabien Landron (Maître de conférences en études italiennes, CNU 14.