L’entrée dans le monde de l’anthropocène, comme métarécit collectif potentiel
(Lange, 2017), structure d’ores et déjà le monde intellectuel des sciences humaines et sociales tel que le montre en France l’avènement de collections d’ouvrages ou la tenue de colloques, ou comme donnée scientifique sujette à débats voire controverses dans le monde des sciences de la nature.
Dans ce monde émergent, les questions écologiques et politiques, voire civilisationnelles, y tiennent une place centrale et renouvellent les relations coutumières des temporalités environnementales, sociales, et politiques (Theys, 2015). Le monde des humains se trouve confronté à l’accélération du temps de la Nature (Latour , 2015).
Les territoires se trouvent confrontés à leurs contradictions de développement non durables. Cette entrée questionne aussi le monde de l’éducation et donc celui de la formation de ses cadres du fait de l’incertitude des savoirs impliqués, de la complexité de la pensée inhérente aux défis soulevés, et la difficulté à penser rationnellement et collectivement un avenir commun, au delà des différences culturelles, anthropologiques ou cosmogoniques.
L’éducation est non seulement le lieu de la transmission d’une culture patrimoniale, mais est aussi celui de l’appropriation des clés de compréhension du monde contemporain et donc l’élaboration collective d’un nouveau contrat de citoyenneté intégrant le monde des non humains, le contrat naturel (Serres, 1990).
Dès lors, les questions suivantes : Comment éduquer dans ce monde de l’anthropocène, symbolique et physique, incertain, mouvant et en accélération ?
Quels curricula mettre en place pour préparer les générations actuelles et à venir aux changements en cours ?, ne trouvent pas actuellement de réponses suffisamment élaborées et étayées.
Les interrogations suscitées relèvent de l’épistémologie des savoirs académiques, mais aussi non académique en vue d’un nouveau rapport au monde, complexe et incertain, à élaborer collectivement et destiné à nous permettre de relever les défis du futur qui s’accumulent.