Alexandra W. Albertini-Schuffenecker vient de publier dans le dernier numéro de la Revue de l’institut Napoléon un article intitulé :
« Napoléon homme de lettres : une lecture littéraire de sa Correspondance Générale »
D’une lecture cursive de la Correspondance Générale de Napoléon, à une approche analytique particulière et ciblée, il apparaît que l’œuvre épistolaire de l’Empereur, composée de près de 43000 lettres, peut être considérée comme une véritable production littéraire. Au-delà d’un style poétique, au sens étymologique de la création littéraire, se cachent des styles, soutenant une situation d’énonciation manipulatoire avec ses correspondants, que ce soit dans la correspondance « professionnelle » ou privée. Napoléon manie la prose avec soin, et révèle sa personnalité de génie à travers la rhétorique de son discours, appliquée à consolider son autorité. Pour maintenir l’ordre et les succès, il manipule une écriture à la temporalité pro-active, et se projette dans un avenir conquérant en permanence. Ses lettres témoignent de son talent littéraire et de l’efficacité de son style, où transparaissent souvent émotions et affect. Napoléon reste entier dans l’écriture, comme dans la vie.