La céramique du Néolithique moyen et final de A Fuata, Ajaccio : Albiana, 2012

Le matériel céramique étudié a été mis à notre disposition par Pierre Neuville responsable des fouilles réalisées sur le site d’A Fuata (commune de Lumio – Haute-Corse). La céramique est le résultat de la transformation de la matière première (argile et dégraissant), en un produit fini dont les propriétés physiques et chimiques sont différentes de celles qui lui étaient propres à l’origine. C’est un travail de longue haleine qui nécessite une parfaite connaissance de la matière première, ainsi qu’une grande maîtrise du feu. Avec la céramique, l’homme ne se contente plus seulement de transformer la forme de la matière première, mais sous l’action du feu, il modifie aussi sa nature. Les vestiges qui font l’objet de notre étude sont alors des parties de récipients fonctionnels qui après usage se cassent, deviennent pour la plupart inutilisables et passent des millénaires en terre jusqu’à leur réinvention sous forme d’artefacts archéologiques dont nous tentons de retracer le parcours. Avant de commencer la lecture de cet ouvrage, il faut tenir compte du fait que l’étude présentée est effectuée à la fin des chantiers de fouilles, soit, dix ans après le début de la première campagne. Nous avons pris en compte les éléments céramiques issus des campagnes de fouilles menées de 1997 à 2007 en insérant la totalité des vestiges recueillis dans le niveau remanié et dans les unités stratigraphiques I à IV. Nous avons donc traité le matériel céramique appartenant à la période du Néolithique moyen et final. Nous avons choisi de commencer cette étude par une lecture classique des données technologiques et typologiques. Puis, nous avons affiné cette dernière par une observation des macrotraces visibles sur quelques éléments particuliers. Ceci afin de mettre en évidence les différents critères stylistiques particulièrement représentés sur le gisement, d’en rechercher les éventuelles influences intra où extra régionales et d’appréhender cette céramique néolithique comme un élément fonctionnel à part entière. Pour des raisons d’homogénéité et afin de nous conformer au mieux aux études céramologiques classiques, nous n’avons pas intégré à notre étude les vestiges recueillis suite aux tamisages et ceux n’étant ni numérotés, ni placés sur plans. La difficulté de ce travail est double. Dans un premier temps, elle est liée au fait que les vestiges céramiques sont très nombreux, la collection compte 53 935 tessons. Dans un second temps, l’étude n’est pas réalisée au fur et à mesure des découvertes, le traitement des données n’a donc pas été fait par tranche d’une année sur l’autre. Cela rend le travail fastidieux, notamment pour les classements des éléments caractéristiques et les remontages de formes. Néanmoins, parmi les pièces caractéristiques, certaines feront l’objet d’une étude plus approfondie en raison de leurs critères inhabituels.