L’Eros insulaire, Paris : Petra, Collection « Fert’îles », 2016.

Dans la mythologie grecque, chez Hésiode en particulier, Éros est un dieu fondamental et fondateur puisque c'est son pouvoir qui permet, tout en séparant les entités primitives, de les relier pour créer ainsi Ouranos, Océan et Gaia et toute la race impérissable des dieux bienheureux. Le mythe repose donc sur la possibilité de faire émerger de l’être singulier, insularisé, depuis le Grand Tout chaotique, la grande soupe de l'extase cosmique... Éros, l 'Amour, et Himéros, le Désir, sont par ailleurs inséparables d'Aphrodite qui naît de la castration d'Ouranos par Cronos. Chypre, puis Cythére accueillent successivement la déesse, offrant dès lors à l'imaginaire amoureux une métaphore bien usée mais que l’amour, aveugle à cette usure comme à tant d'autres, rajeunit pourtant sans cesse ... L'amour est-il une île ? L'Éros est-il forcément insulaire et les îles ont-elles toujours quelque chose d'érotique ?