Des liens souvent puissants et intimes unissent non seulement l’insulaire mais le voyageur, l’explorateur, l’exilé ou tout simplement le rêveur à l’île : liens réels mais tout aussi bien imaginaires, collectifs ou singuliers, d’attraction ou de répulsion, volontaires ou subis, eutopiques ou nostalgiques. Depuis que le concept d’île est apparu pour distinguer entre ces terres « cernées » et la terre continue, cet aspect de l’île comme pourvoyeuse d’a¬ffects a ouvert un très large champ d’investigation à l’étude de la narration : le roman d’initiation, l’autobiographie, l’autofiction, le roman d’apprentissage et, bien entendu, la robinsonnade sont parmi les formes les plus à même d’exploiter la cellule insulaire généalogique depuis laquelle s’orchestrent toutes les variantes entre l’harmonie intérieure et les torsions douloureuses de la vie, entre le meilleur et le pire... Dans le cadre d’un projet d’études sur les rapports de l’île et de l’intime, celle-ci est donc loin d’un simple concept abstrait qui permettrait ou résoudrait un jeu d’opposition mais elle est un véritable schème de représentations et de projections aux puissantes valeurs heuristiques quant aux positionnements du moi par rapport à lui-même ou aux autres.
Ont contribué à cet ouvrage :
Alexandra W. Albertini, Olivier Alfonsi, Fiona Delahaie,Astrid Fizyczak, Éric Fougère, Éric Hendrycks, Jacques Isolery, Pierre-Élie Pichot
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