Nouveau cinéma sarde, la réappropriation identitaire à travers l’écran, Ajaccio : Éditions Alain Piazzola, 2017.

Une terre exotique aux mœurs archaïques, peuplée de bandits et marquée par la vendetta : c’est ainsi qu’a principalement été représentée la Sardaigne, pendant de nombreuses années, par un cinéma dit “sarde” s’inspirant des classiques de la littérature deleddienne et de certains faits divers, et le plus souvent réalisé par des non Sardes. L’image de l’île et de ses habitants a été forgée par le recours à un grand nombre de stéréotypes, parfois perçus comme outranciers par les spectateurs sardes. À la fin des années 80 apparaissent les premiers signes significatifs d’une “réappropriation” du cinéma sarde par les Sardes eux-mêmes. Progressivement (et surtout dans les années 2000), plusieurs réalisateurs proposent de nouvelles approches des représentations filmées de leur île, jusqu’à la constitution plus ou moins consciente d’un mouvement non officiel appelé “nouveau cinéma sarde” : G. Cabiddu, G. Columbu, P. Sanna, S. Mereu et E. Pau en sont les représentants. Cette étude se propose d’analyser, par le traitement des œuvres significatives et une approche sociologique du mouvement, le phénomène collectif du “nouveau cinéma sarde” et les démarches individuelles des auteurs qui le composent, plaçant l’identité au cœur de la question. Partant du modèle imposé par la littérature et le cinéma relatifs à la Sardaigne, les “nouveaux” cinéastes sardes ont su créer une cinématographie sarde basée sur l’interprétation et la ré-élaboration des stéréotypes, dans une démarche visant à offrir une nouvelle vision de l’île, de ses habitants et de leurs pratiques, à une instance spectatorielle hétérogène, à travers les différentes formes de distribution de leurs œuvres. L’auteur : Fabien Landron enseigne la langue et la culture italiennes à l’Université de Corse Pasquale Paoli, à Corte. Docteur en Études italiennes (diplômé de l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle), chercheur au sein de l’Unité Mixte de Recherche CNRS 6240 LISA, il est l’auteur de plusieurs articles en français, anglais et italien sur le cinéma italien contemporain ainsi que d’un ouvrage bilingue français-italien consacré à « Luigi Lo Cascio, acteur engagé/attore impegnato » (Ed. Albiana, 2015).