.
Penser l’Île, penser les îles, penser la Corse (Alessandra d’Antonio) ou la Sardaigne (Dominique Cardinet), penser à travers chaque île et chaque îlien l’insularité de toutes les îles et de tous leurs îliens, un tel projet passe forcément par une étude des représentations plurielles et des intentionnalités singulières/collectives. Non seulement les figurations littéraires (ou cinématographiques, pour Philippe Ortoli) appartiennent au patrimoine culturel, mais elles fournissent des trames possibles pour vivre ce patrimoine, comprendre son actualité et lui tracer un avenir.
D’une remarquable diversité, d’une incontestable continuité dans l’histoire des représentations, les figurations littéraires de l’insularité intègrent aussi bien les visages monumentalisés de l’Histoire — Napoléon (Candice Obron-Vattaire) vient immédiatement à l’esprit — que l’infime figure anonyme — celle de l’exilé en particulier (Nestor Salamanca-Léon), dans un espace-temps qui appartient à la complexité. Car l’esprit passe vite de l’île géographique (Alexandra Bezert) à l’île historique et mythique (Françoise Graziani), et tout aussi rapidement à l’île métaphorique : ainsi de la scène de théâtre (Sébastien Lefait) ou le trope analogique (Joseph Dalbera). Aussi bien, la pensée de l’île ne saurait (est-ce un paradoxe ?) se contenter d’être elle-même une pensée insulaire. Elle s’ouvre incessamment par l’énergie du schématisme (Jacques Isolery) à une pensée péninsulaire, celle qu’Edgar Morin appelait de ses vœux. Cette revue s’est donné pour objectif de tracer quelques-uns de ces isthmes…
Tenez-vous au courant de l'actualité