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TALAMONI Jean-Guy

Le républicanisme corse - Sources, institutions, imaginaire, Ajaccio : Albiana, 2018.

Dans le présent essai, relevant de l’histoire de la culture et des idées, l’auteur propose d’aborder la formation d’un « républicanisme corse » à l’âge de l’indépendance de la Corse (1755-1769). Il s’agit là d’une page de l’histoire de l’île souvent dédaignée voire déniée, parfois simplement méconnue des spécialistes ou des Corses eux-mêmes. Pourtant, l’expérience inouïe de la promulgation de la première constitution démocratique de l’âge contemporain (1755) aurait pu, aurait dû éveiller l’intérêt de chacun. En effet, pionnière à l’âge des révolutions (1776 en Amérique, 1789 en France), la mise en œuvre de principes prônés par les philosophes des Lumières avait de quoi ébranler les consciences. Et justifier la consécration de ses hérauts. Il n’en fut presque rien… Droit du peuple à résister et à décider de son destin, institution d’une démocratie (gouvernement établi « pour le bonheur de la nation », chambres de délibérations des lois et de contrôle des politiques, etc.), laïcité (mise à distance du spirituel dans les affaires de la cité et droits des minorités religieuses), confirmation du droit de vote des femmes (lorsqu’elles étaient à la tête de la famille), établissement d’un État de droit (justice publique et ordre social), lutte contre l’ignorance et l’obscurantisme (ouverture d’une université) font notamment partie des innovations remarquables de l’État mis sur pied par Pasquale Paoli et ses compagnons de route. Dans l’Europe du XVIIIe siècle, la Révolution corse ne passa pourtant pas inaperçue. Elle fut défendue par les plus éclairés, mais dressa irrémédiablement les absolutistes contre elle. Il lui en coûta cher… On finit par oublier qu’un républicanisme corse avait existé avant même que la République ne renaisse ailleurs. Un républicanisme spécifique dont les éléments essentiels demeurent aujourd’hui pleinement d’actualité. Jean-Guy Talamoni est avocat, président de l’assemblée de Corse depuis 2015, enseignant-chercheur à l’université de Corse. Il a publié de nombreux ouvrages dédiés à la culture corse et la politique et, dans le domaine de l’histoire culturelle de son île, Littérature et politique en Corse – Imaginaire national, société et action publique (Albiana, 2013).

REY Didier

Jalons pour une histoire de la Corse de 1755 à 2018, Ajaccio : Alain Piazzola, 2018.

Ce modeste ouvrage ne prétend à rien d’autre que d’offrir à la lectrice, au lecteur, quelques repères dans l’histoire moderne et contemporaine de la Corse, lui permettant ainsi d’avoir une vision synthétique des différents enjeux sur les deux siècles et demi écoulés, puisque la période retenue s’étend de l’instauration du Gouvernement national, en 1755, à la naissance de la Collectivité unique, en 2018. Libre à elle, à lui, par la suite, d’approfondir ses réflexions par la lecture d’ouvrages plus spécialisés. Il s’adresse par conséquent autant à un public profane qu’à des lycéens ou des étudiants désireux d’acquérir une connaissance de base de l’histoire insulaire de la période. La forme privilégie l’abord chrono-thématique, le plus à même à rendre les enjeux des années concernées et, si nécessaire, leurs prolongements et leurs mutations jusqu’à nos jours. Certaines périodes sont abordées non seulement à travers un évènement ou un homme, mais aussi par l’intermédiaire, parfois, d’un objet dont l’analyse peut nous en apprendre beaucoup sur un moment de l’histoire insulaire et de ses contradictions, surtout si celui-ci est considéré comme « anodin ». Chaque fiche s’agence en un texte ne dépassant pas la douzaine de pages, suivie d’un renvoi aux thèmes connexes et d’une bibliographie adaptée au sujet traité, permettant ainsi à toute personne le désirant d’élargir la perspective.

RETALI-MEDORI Stella (dir.)

Actes du colloque de lexicographie dialectale et étymologique en l’honneur de Francesco Domenico Falcucci, Edizioni Dell’orso, 2018.

En 1915 paraissait le Vocabolario dei dialetti, geografia e costumi e geografia della Corsica, premier dictionnaire du corse conçu par Francesco Domenico Falcucci (Rogliano 1835 – Laerru 1902) et édité, post-mortem, par Pier Enea Guarnerio. En octobre 2015, cent ans après la parution du Vocabolario, de nombreux chercheurs, jeunes ou confirmés, venant de plusieurs pays d’Europe, se sont rassemblés pendant trois jours à Corte, puis à Rogliano à l’occasion du Colloque de lexicographie dialectale et étymologique en l’honneur de Francesco Domenico Falcucci organisé par Stella Retali-Medori au sein de l’UMR 6240 LISA, et encadré par un Comité d’Honneur ainsi qu’un Comité Scientifique internationaux. Les actes du colloque, objets de cet ouvrage, rassemblent quarante-cinq communications — dont sept conférences plénières — qui se répartissent en sept sections : une première section a été consacrée à Francesco Domenico Falcucci et à son oeuvre, les six autres abordent divers aspects relatifs à la lexicographie dialectale et étymologique dans le domaine roman et particulièrement italo- roman.

JEAN Florence

La propriété « arboraire » en Corse et ailleurs, L’Harmattan, 2018.

Le terme « arboraire » ne figure ni dans le dictionnaire de l’Académie, ni dans les autres mais l’expression « propriété arboraire » est cependant utilisée depuis plus d’un demi-siècle par les juristes et les historiens pour désigner la propriété d’un arbre distincte de celle du sol sur lequel il est enraciné. Cette propriété superficiaire est pourtant connue depuis l’Antiquité dans différentes régions du monde et notamment dans plusieurs pays d’Europe ainsi que sur les rives méridionales et orientales de la Méditerranée. Cette institution est présente en France et spécialement en Corse alors qu’elle ne bénéfcie que d’une tolérance implicite fondée sur l’article 553 du Code civil. L’objectif de cet ouvrage est de la faire mieux connaître et suggérer une législation adaptée.

GRAZIANI Françoise et ZUCKER A. (dir.)

Mythographie de l'étranger dans la méditerranée ancienne, Classiques Garnier, 2018.

Ce recueil présente des études de cas sur les représentations de l’étranger et sur la place des mythes et des dieux étrangers dans le discours mythographique, du ve siècle avant J.-C. au xive siècle de notre ère. Il croise les points de vue de l’anthropologie, de la philologie, de l’histoire des religions, de l’égyptologie et de la littérature pour analyser comparativement la manière dont les anciens interprètes des mythes grecs et latins rendaient compte de diverses formes d’étrangeté. Il s’intéresse à la circulation des idées, au dialogue entre les langues et les cultures et aux hybridations dont les mythes ne cessent d’être le lieu.

FOGACCI Tony (dir.)

Le Feu de l’Antiquité à nos jours en Méditerranée : entre savoir-faire et sacralité, Ajaccio : Alain Piazzola, 2018.

Le Séminaire de recherche corso-sarde (pluridisciplinaire : anthropologie, archéologie, histoire, littérature) qui a eu lieu en novembre 2017 à l’Université de Corse, proposait la thématique suivante : « Le Feu de l’Antiquité à nos jours en Méditerranée, entre savoir-faire et sacralité ». Cette publication a permis de réunir l’ensemble des contributions de ces journées d’étude. Cette année, c’était donc la thématique du feu dans les deux îles jumelles et en Méditerranée, qui était abordée lors de cette rencontre. Savoir-faire primordial, le feu dont la maîtrise est attestée dès l’aube de l’humanité, est à l’origine de nombreuses constructions mythologiques, et donne lieu à des rituels et croyances spécifiques. De nombreux chercheurs lui assignent un rôle de premier plan à la fois culturel et social dans la cohésion d’un groupe humain. Le paléoanthropologue Robert Ardrey liait déjà l’invention du feu à la chasse et au langage. La maîtrise du feu a permis la cuisson des aliments, le contrôle de la transformation de la matière, tout comme l’alchimiste contrôlait la transmutation des métaux. À travers ces espaces insulaires où l’on a noté une métallurgie très précoce, il s’agissait lors de ce séminaire de développer des analyses de recherche communes. Feu céleste et souterrain, feu destructeur, infernal, lumière sacrée, feu préservateur ou feu purificateur caractérisant les rites de passage, la thématique était large des techniques aux rites de mort et renaissance.

COLONNA Romain

Pour une reconnaissance politique des langues - Le corse et la coofficialité - 50 arguments, Ajaccio : Albiana, 2018.

La coofficialité et, d’une façon plus large, la langue corse, sont probablement les sujets qui ont fait le plus parler d’eux en Corse ces dernières années. Le thème est en effet d’importance : le corse est une langue minorée, dominée et menacée. De plus, il s’agit d’un des principaux piliers de l’identité collective du peuple corse qui, historiquement, philosophiquement et juridiquement, est en opposition avec l’organisation et la Constitution même de l’État français et avec son idéologie monolinguiste. Dans ce débat très sensible, celui de la coofficialité et de la langue corse, on a beaucoup glosé et parfois entendu des arguments contraires au plus élémentaire des raisonnements scientifiques. C’est ainsi qu’à travers ces 50 arguments l’auteur montre que tout cela n’est finalement qu’une affaire de politique, de construction sociale, de lutte de pouvoir et qu’un statut de coofficialité serait normal, légitime et surtout… possible Romain Colonna est maître de conférences à l’université de Corse, membre de l’UMR CNRS 6240 LISA. Ses recherches concernent, entre autres, le fonctionnement social du corse, la minoration et la domination linguistiques ainsi que les politiques linguistiques. Il a écrit et publié plusieurs ouvrages et articles spécialisés autour de ces thèmes.

CHEYMOL Marc & GHERARDI Eugène (dir.),

La Grande Guerre vue de Méditerranée : représentations et contradictions, Gioacchino Onorati Editore, 2018.

Les années qui suivent le conflit mondial de 1914–1918 sont des années d’intense création dans tous les domaines, de la littérature au cinéma en passant par les arts plastiques. En témoignent non seulement les œuvres littéraires inspirées par le conflit et les échos qu’il a suscités dans des œuvres romanesques de plus large portée, mais aussi les divers mouvements que l’on réunit sous l’appellation « d’avant–gardes » (Dada, futurisme, surréalisme…), qui entretiennent avec le conflit des relations directes, où se croisent fascination et répulsion. Sans revenir sur ces œuvres–phares, sur l’histoire de ces mouvements, ni sur leurs figures de proue, qui ont fait déjà l’objet de nombreux travaux, l’Università di Corsica Pasquale Paoli (UMR CNRS 6240 LISA), le Cunsigliu di a Lingua Corsa et l’association Italiques ont préféré s’intéresser, à l’occasion du centenaire de 1914–1918, à « La Grande Guerre vue de Méditerranée : représentations et contradictions ». C’est l’occasion d’interroger à la faveur d’une démarche comparative les formes idéologiques, littéraires ou artistiques que prennent les réactions à la guerre dans l’espace méditerranéen. La Grande Guerre a réorienté pensée et création, en concourant moins à l’émergence de courants nouveaux qu’à la naissance d’œuvres singulières dans les domaines de la vie intellectuelle, de l’art et de la littérature, aussi bien dans des œuvres littéraires reconnues comme telles que dans des textes de moindre ambition, publiés d’abord dans des revues ou dans des éditions éphémères.

Françoise ALBERTINI

ALBERTINI Françoise (dir.), Performances de la culture & invariants, Biguglia : Editions Sammarcelli, 2018.

Cet ouvrage est le fruit de réflexions collectives menées lors des différents workshops internationaux qui se sont tenus depuis 2014 au sein de l’UMR CNRS LISA 6240 de l’université de Corse Pasquale Paoli. Le dénominateur commun à l’ensemble de ces contributions est la tension qui pointe entre deux concepts, celui de performance de la culture et celui d’invariant.

ALBERTINI Alexandra & ISOLERY Jacques (dir.)

L’île mystérieuse, Petra, 2018.

La notion d’ « île mystérieuse » n’est certainement pas réductible au mystère de l’île. On aurait alors vite bouclé le tour de l’île et du sujet… s’il suffisait d’effectuer celui du texte. Le champ d’investigation se laboure donc métaphoriquement dans son rapport au(x) mystère(s) tout comme le texte dans sa relation aux indices, aux ellipses mais aussi à sa part de mutisme. Il est certain qu’il se passe toujours quelque chose de bizarre dans une île mystérieuse où même la trop belle évidence factuelle semble masquer quelque autre réalité plus profonde, plus “vraie”, plus fondamentale. La spécificité qu’entretient l’île avec la rationalité dans sa confrontation à l’irrationnel, au fantastique, au merveilleux peut emprunter différents chemins. Et dans la mesure où le mystère pose sans cesse la question de l’altérité, l’île mystérieuse est aussi interrogée sous l’angle de l’identité et de la quête ontologique. Qu’est-ce qui relie entre elles ces îles réelles ou imaginées, passées ou actuelles ? Monstres ou trésors, le mystère qu’elles cèlent renvoie d’abord à l’homme, leur dénominateur commun. Parce que l’homme rêve l’île, l’écrit pour se (re) trouver ou pour se fuir. De l’île des morts à celle des vivants, c’est inévitablement son île intérieure avec son archipel de contradictions et d’ambivalences qu’il explore ou revisite ou même exorcise. ALBERTINI Alexandra & ISOLERY Jacques (dir.), L’île mystérieuse, Petra, 2018.

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