Chaire Paul Valéry – Session d’octobre 2019

En 1919, au lendemain de la Grande Guerre, Valéry écrivait La crise de l’esprit pour alerter les consciences sur la mort des civilisations. Parce qu’il concevait l’esprit comme « une puissance de transformation », il croyait dans la force des images, des mots et des mythes. Pour sa session d’octobre, la Chaire Paul Valéry est confiée à l’historien Patrick Boucheron, pour qui l’écriture de l’histoire est toujours une construction de l’esprit, et n’inscrit pas seulement l’historien dans son temps mais engage sa responsabilité d’interprète et de citoyen du monde.

Prog Chaire Paul Valery OCTOBRE 2019

Amphi Ribellu

 

Patrick Boucheron
Interview de Patrick Boucheron pour l’émission « Mediterraneo – Le Grand Entretien avec Patrick Boucheron » sur France3 Corse Via Stella.
Patrick Boucheron

Inauguration du bâtiment Dr Edmond Simeoni

> Paul-Marie Romani, Président de l’Université de Corse
> Gilles Simeoni, Président du Conseil Exécutif
> Mme Josiane Chevalier, Préfète de Corse
> Antoine Petit, Président Directeur Général du CNRS
> Antoine Sindali, Maire de Corte

Conçu par le cabinet d’architectes Rousselle, le Bâtiment Edmond Simeoni abrite l’UMR Université de Corse/CNRS Lieux, Identités, eSpaces, Activités (LISA), l’Ecole Doctorale, l’Equipe d’accueil Méditerranéenne de Recherche Juridique (EMRJ), le Centre de langues et les Relations Internationales.

A l’issue de cette cérémonie, à 11h, l’Université de Corse et le CNRS ont signé officiellement leur nouvelle convention quinquennale de partenariat 2018-2022 en présence de :
> Paul-Marie Romani, Président de l’Université de Corse
> Antoine Petit, Président Directeur Général du CNRS

Etaient également présents :
> Mme Stéphanie Thiébault, Directrice de l’Institut écologie et environnement – INEE, Directrice référente pour la Corse
> Mme Virgine Bonnaillie, Directrice de la Direction d'appui aux partenariats publics
> Mme Ghislaine Gibello, Déléguée régionale Provence et Corse
> M. Marc Muselli, Vice-président Recherche de l’Université de Corse

Corse Net Infos, "Universita di Corsica Pasquale Paoli - CNRS : c'est reparti pour 5 ans", 9 juillet 2019.

 

Les technologies 3D appliquées au patrimoine

Cette première séance consacrée à l’usage des technologies 3D dans les domaines de l’archéologie et de la valorisation du patrimoine permettra de présenter aux chercheurs les travaux de l’UMS ARCHEOVISION, laboratoire spécialisé dans les reconstitutions 3D de monuments archéologiques et historiques :

Bruno DUTAILLY, ingénieur d’étude, développeur 3D, UMS 3657 CNRS ARCHEOVISION, Université Bordeaux Montaigne, Université de Bordeaux
Loïc ESPINASSE, Chef de projet restitution/valorisation, UMS 3657 CNRS ARCHEOVISION, Université Bordeaux Montaigne, Université de Bordeaux

 

Journées d’étude Tempro la cetra. Accorder poésie et musique dans l’Italie du premier baroque

Poésie et musique constituent deux formes d’expression qui cherchent à accorder leurs singularités au triple impératif rhétorique : instruire, plaire et émouvoir. À partir des lectures humanistes des Anciens, discutées dans les cercles savants et les académies, les nuove musiche florentines dominées par la monodie accompagnée et la seconda pratica de Monteverdi instaurent un nouveau paradigme fécond de la poésie en musique.
Dans le même temps, les poètes appellent de leurs vœux le renouveau de cette union des Muses sœurs, toujours vivace dans la tradition orale. La musique est thématisée dans la poésie où perdure la métaphore de l’harmonia mundi, malgré la remise en cause scientifique de ce cosmos analogique. Par ailleurs, la relecture des mythes musicaux (Orphée, Écho, Syrinx, etc.) actualise les discours sur l’acte poétique et ses effets. La métaphore musicale peut enfin servir de défense et illustration des poétiques innovantes de ce premier XVIIe siècle italien, et notamment du marinisme.
En gardant à l’esprit que l’accord, en tant qu’harmonie de contraires ou discordia concors, est plus ou moins consonnant, ces journées d’étude ont pour objet d’explorer la richesse des relations entre poésie et musique, poètes et musiciens, dans l’effervescence artistique et intellectuelle de ce premier baroque italien. Enfin, suivant l’enseignement de ces académies où l’art se faisait autant qu’il se pensait, nos échanges chercheront à accorder recherche scientifique et interprétation comme deux approches complémentaires pour une même herméneutique.

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Journée d’étude « De l’art à l’espace public »

Vendredi 10 mai 2019

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9h00 à 17h30
Sale B1 204 – Faculté de Lettres – Campus Mariani

Cette Journée d’étude a l’ambition de faire se rencontrer des démarches philosophiques
en lien avec des pratiques, paysannes et paysagistes, architecturales et artistiques, qui
accordent leur attention aux temps et aux lieux, aux situations et aux contextes, pour y
conjuguer l’opportunité d’expériences en tant que mises en oeuvres. Il s’agit d’explorer les
territoires du paysage en articulant deux principes dynamiques autour de la notion de
Commun et de penser avec les expériences de terrain : quelles pourraient être les
conditions pratiques de mises en commun, dans l’idée de faire oeuvre commune, avec un
sens certain du partage?

En référence à la philosophie pragmatiste de John Dewey, l’Expérience en question est
intégrée à des situations qui conduisent à l’enquête. Joëlle Zask traductrice de l’oeuvre de
ce philosophe et auteur de La démocratie aux champs, Art et Démocratie, Peuple de l’art…
est invitée à éclairer cette notion pour nous aider à saisir plus précisément l’approche
démocratique qui la sous-tend.

Le terme de Médiance fait référence à une philosophie qui s’est construite
« trajectivement » à partir d’un préalable biologique (« rapports des milieux et des
organismes ») et qui a circulé via des traditions philosophiques et géographiques
différentes, du Japon jusqu’en Corse ; avec Augustin Berque, qui avait inauguré la
première chaire « Développement et innovation des territoires » à l’Université de Corse en
2014.

Le couplage dynamique de ces philosophies relationnelles permet d’aborder la question
du Commun. En orientant le propos vers des enjeux pédagogiques et pratiques, Olivier
Gaudin, enseignant à l’École de la nature et du paysage de Blois, abordera la mise en
commun et la transmission des savoir-faire et des connaissances sur le paysage : la
nécessité de l’enquête collective et de la confrontation au terrain requiert d’ouvrir le
dialogue avec des praticiens et des chercheurs d’horizons différents, pour mettre en
commun des expériences et apprendre la polyphonie.

Séminaire « Art et littérature : deux regards, deux rencontres »

16 mai 2019

14h00-14h30 : Ouverture du séminaire

14h30-15h30 : Roumiana L. STANTCHEVA, professeur à l’Université St. Kliment Ohridski de Sofia

Georges Papazoff, peintre et écrivain

Cette communication sera dédiée à Georges Papazoff, peintre hautement apprécié par la critique et les collectionneurs d’art du temps du surréalisme, lorsqu’il s’installe à Paris en 1924. Elle s’ouvrira sur l’étude du tableau « Bavardage dans la nature » qui dès son titre, évoque le célèbre « Déjeuner sur l’herbe » d’Edouard Manet. Toute la distance entre impressionnisme et surréalisme se trouve dans ce chef-d’œuvre du maître bulgare. Plusieurs autres dialogues implicites seront également évoqués, où un Papazoff armé de son pinceau interpelle aussi bien l’œuvre du Douanier Rousseau que celle de John Everett Millais ou encore les icônes. Des Beaux-arts aux Belles Lettres, au second plan, se profilera un Parazoff, plume à la main, publié par des éditeurs français et francophones. Cette approche aidera à mieux comprendre les relations qui se tissent entre sa littérature et son œuvre picturale. Ses thèmes surréalistes seront décodés par l’éclairage que peut apporter sa prose fictionnelle.

15h30-16h30 : Olena BEREZOVSKA-PICCIOCCHI, docteur en littérature comparée, UMR CNRS 6240 LISA-Università di Corsica

Les jeux d’ombre et de lumière dans Les ombres des ancêtres oubliés de Kotsioubynsky

Inspiré d’une nature carpatique « féerique », Mykhaïlo Kotsioubynsky écrit en 1910 son roman Les ombres des Ancêtres Oubliés, où il raconte l’amour tragique entre Ivan, un être sensible, élu de la nature au don artistique, et Maritchka, son âme sœur. Le jeu d’ombre et de lumière enjolive cette écriture transportée par une sorte de pulsion picturale dont les procédés teintés d’impressionnisme et de symbolisme sont dignes des maîtres français et se retrouvent également chez les compatriotes galiciens de l’écrivain, dans leurs peintures carpatiques.

16h30-17h00 : Discussion et fermeture du séminaire

Chaire Paul Valery – Session Mai 2019

Projection-débat

« Les naufragés de la méditerranée »
animée par Marcel FORTINI
(Centre Méditerranéen de la Photographie)

Invités :

Jérôme FERRARI, Écrivain et Philosophe
et
Francesco ZIZOLA , Photographe Agence Noor Image

Mercredi 22 mai à 15h, Spaziu Natale Luciani à Corti.

Jérome Ferrari

IN THE SAME BOAT
En 2015, le nombre sans cesse croissant de migrants qui tentent de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune a provoqué une crise européenne. Plus de cent mille réfugiés ont rejoint l’Italie en quelques mois, et le nombre de naufragés ayant péri en mer est impossible à évaluer.
En mai 2015 l’association Médecins Sans Frontières a rejoint les opérations de secours en mer menées par les autorités italiennes, en affrétant trois navires, dont le Bourbon Argos, qui transporte 12 membres d’équipage et 14 médecins et secouristes pour une capacité d’accueil de 700 naufragés. C’est à son bord que Francesco Zizola a réalisé durant trois semaines ce projet multimedia en filmant et photographiant le sauvetage de plus de 3 000 vies humaines.

Projection du film

In 2015 the ever-increasing number of migrants attempting to cross the Mediterranean Sea on unseaworthy vessels towards Europe led to an unprecedented crisis. Nearly 120 thousand people had reached Italy in the first 8 months of the year. While the European governments were struggling to deal with the influx, the death toll in the Mediterranean reached record numbers during the summer.
Early in May of the same year the international medical relief organization Médecins Sans Frontières (M.S.F.) joined in the search and rescue operations conducted in the Mediterranean Sea by Italian authorities and launched three rescue ships at different stages. One of the three ships was the Bourbon Argos, an offshore supply vessel manned by a crew of 12 and carrying 14 M.S.F. staff members, with a capacity to carry up to 700 rescued people to land.
This multimedia piece was realised with photos and videos shot on board the Argos over three weeks, between the end of August and the beginning of September 2015. It documents not only the rescue of over 3 thousand migrants, but also the brave work of the M.S.F team and ship crew members, thanks to whom thousands of lives have been saved.

Nel 2015 il numero sempre crescente di migranti che tentavano di attraversare il Mar Mediterraneo su imbarcazioni di fortuna verso l’Europa ha portato a una crisi senza precedenti. Circa 120 mila persone hanno raggiunto l’Italia nei primi 8 mesi dell’anno. Mentre i governi europei faticavano a gestire l’afflusso, il numero delle vittime nel Mediterraneo raggiungeva numeri da record durante l’estate.
All’inizio di maggio dello stesso anno l’organizzazione internazionale di soccorso medico “Medici Senza Frontiere” (MSF) si univa alle operazioni di ricerca e salvataggio condotte nel Mar Mediterraneo dalle autorità italiane, lanciando la navigazione di tre navi di soccorso in diversi momenti. Una delle tre navi era la Bourbon Argos, una nave offshore fornita di un equipaggio di 12 persone con a bordo 14 membri dello staff di MSF. e la capacità di riportare a terra fino a 700 persone soccorse.
Questo progetto multimediale è stato realizzato con foto e video girati a bordo
della Argos per tre settimane, tra la fine di agosto e l’inizio di settembre 2015. In the Same Boat di Francesco Zizola documenta non solo il salvataggio di oltre 3mila migranti, ma anche il coraggioso lavoro dei membri di MSF e dell’equipaggio della nave, grazie ai quali sono state salvate migliaia di vite.
© Crédit photo : Francesco Zizola Agence Noor image

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Séminaire « Pratiques ethnoscénologiques en Corse en tant qu’affirmation identitaire : leurs processus de création et mise en spectacle »

Réappropriation du rituel de la granitula par le Collectif Parlemu Corsu.

Réappropriation du rituel de l’ochju par le Collectif Art Mouv’ Zone Libre.

En Corse, la société perd progressivement dans son quotidien, l’usage de certains de ses marqueurs identitaires – langue, coutumes –. Dans un contexte, historiquement aux prises avec une politique étatique française assimilationniste, les nouvelles mobilités et les changements numériques modifient le milieu et les liens sociaux. Une conscience collective identitaire corse reste cependant dynamique, amenant la perpétuation de rites et la création de performances comme moyen de témoignage, d’adaptation et de saisie du monde. Les acteurs sociaux créent une voie ethnoscénologique de maintien et d’expression de l’identité corse. Dans cette perspective, la chorégraphie est pratiquée comme une modalité de promotion du corps socioculturel corse. Elle procède d’un choix original d’affirmation d’une existence et historicité communes permettant aussi l’extériorisation des singularités.

Aussi, il sera présenté deux formes de créations émergeantes et exposé dans quelle mesure leurs processus se réapproprient gestes et symboles traditionnels à des fins démonstratives ou revendicatives.

Workshop « Les rites funéraires de méditerranée »

L’étude du patrimoine archéologique de l’île permet de mettre en évidence des pratiques communes à la fois aux territoires insulaires mais à cette zone particulière liant Orient et Occident. Les dernières découvertes archéologiques ouvrent de nouvelles perspectives de recherches et demandent une analyse croisée actant une réactualisation des connaissances relatives aux rites funéraires. De même, le rapport à la mort, exprimé notamment dans la gestion des défunts et le deuil, évolue tout en conservant des traces évidentes d’un fonctionnement archaïque.

Ce séminaire permettra de provoquer une confrontation de ces données nouvelles par des rencontres et échanges interdisciplinaires autour de ce thème. Archéologues et anthropologues de Corse, de France, d’Italie et de Sardaigne échangeront lors de cette journée.

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