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GRAZIANI Antoine-Marie & BITOSSI C.

Pascal Paoli Correspondance : Nous sommes tous corses, fils de la même patrie (1764-1765) Volume VII, Ajaccio : Alain Piazzola, 2018.

Au début de ce VIIe volume, Pascal Paoli reste persuadé que les Français ne viendront pas en Corse. La conquête presqu’achevée de l’île et la fin des combats avec les troupes génoises masquent le principal échec du Généralat, l’incapacité du gouvernement corse à installer la question corse dans un grand règlement international, comme le Traité de Paris, signé l’année précédente. Quelles que soient les avancées réelles des insulaires, cette absence s’avère très préjudiciable, les Corses continuant à apparaître comme des rebelles face au maître génois dont la domination sur l’île est reconnue internationalement. Le développement de la course dans cette partie de la Méditerranée crée de plus une crise avec la Régence de Toscane au cours du dernier trimestre de l’année 1764. L’arrivée des troupes françaises en décembre 1764 vient tout chambouler. Paoli remise l’idée de réaliser une nouvelle constitution discutée plusieurs mois auparavant. Il voit les Français relever les troupes génoises à Saint-Florent, alors que la place était sur le point de tomber aux mains des patriotes. L’officier mis à la tête de la garnison d’Ajaccio, le marquis de La Tour du Pin, neveu lui-même du marquis de Cursay, n’hésite pas à s’appuyer sur des dissidents, comme Jacques-Pierre Abbatucci. Parmi les principales mutations de la fin de l’année 1764, on trouve la création de l’Université de la Corse. C’est là un point fondamental du programme paoliste qui est mis en œuvre : Paoli compte sur son université pour fournir les cadres nécessaires à l’administration de l’île, notamment à l’intérieur des Magistrati où il est régulièrement obligé de réclamer aux titulaires qu’ils restent en place au détriment de la bonne gestion de la Corse. Commence avec le gouvernement français un jeu du chat et de la souris, Choiseul proposant à Pascal et à Clément Paoli de commander un nouveau Royal Corse dont le colonel serait Mathieu Buttafoco, un officier rentré au service de la France et qui remplace désormais l’envoyé précédent de Choiseul, Missy de Valcroissant avec lequel Paoli avait signé un accord en 1763. L’heure est déjà à la nostalgie avec le décès du chevalier Baldassari, son ami et proche collaborateur, qui donne l’occasion en novembre 1764 à une lettre magnifique du Général où il peut affirmer que « les dangers qui se rencontrent au service de la patrie sont les compagnons inséparables du devoir et de la gloire ». Une fois de plus apparaissent les moteurs de l’action paoliste : la liberté et la gloire.

Bruno GARNIER

Hécube d’Euripide, introduction, traduction en vers français et commentaires. Édition bilingue grec – français, Peter Lang, 2018.

Le présent ouvrage offre une traduction inédite de la tragédie d’Euripide Hécube, en plaçant le texte grec en regard du texte français. Cette traduction se veut une défense et une illustration de la traduction poétique de la tragédie grecque ; elle prend donc une place déterminée dans une longue série de traductions de cette œuvre et vise à relancer le processus de sa réception littéraire. Dans la langue grecque du Ve siècle avant Jésus-Christ, comme dans la littérature dramatique française, de la Renaissance au siècle de Victor Hugo, la versifi cation remplit une fonction consubstantielle à la tragédie et au drame romantique. La forme poétique produit des effets immédiats sur le lecteur ou le spectateur, par ces contraintes familières et par de soudaines variations de rythme et de sonorités au sein d’une versification immédiatement reconnue comme un marqueur du genre. La prose académique ne prétend pas rendre la dimension musicale du vers grec. Or le vers français est devenu, depuis les romantiques et grâce aux innovations des surréalistes, un instrument d’une incomparable souplesse pour traduire la poésie ancienne. Par ailleurs, Hécube entretient des correspondances étonnantes avec notre époque. Les anciennes valeurs sont interrogées, certains aspects de la démocratie sont critiqués, la conduite de la guerre, cruelle aux vaincus mais dont les suites sont redoutables pour les vainqueurs, la question des femmes dans un monde d’hommes, sont déjà posées. Hécube, qui figurait en tête de tous les recueils légués par l’Antiquité, a fait l’objet d’une réception dans la littérature française d’une richesse exceptionnelle, ainsi que d’une profusion de traductions qui en fait presque un musée de la traduction de la tragédie grecque en français. Pourtant, aucune ne s’était encore proposé de conjuguer forme poétique et précision philologique. Puisse le défi constitué par la présente traduction ouvrir de nouvelles voies tant pour la lecture de la tragédie grecque que pour l’exercice de sa traduction !

GRAZIANI Antoine-Marie

Levie et son territoire, Familles, propriétés, transmissions culturelles, Ajaccio : Editions Alain Piazzola, 2017.

Établir une monographie sur une communauté, c'est d'abord travailler sur un territoire et sur la population qui l'habite. Or d'emblée nous découvrons que le territoire lévianais est difficile à appréhender : pendant des décennies les habitants de Levie ont partagé leur temps entre leurs habitations des poghji, au fur et à mesure de leur apparition, Figari, une partie de leur territoire qui conservait pourtant une délimitation particulière et une partie de la communauté voisine en grande partie inhabitée de Porto-Vecchio où ils résidaient sans droit. Leur territoire, les Lévianais ont pourtant décidé de le partager et ce dès le milieu du XVIIIe siècle en faisant disparaître pratiquement toute propriété communale, ce qui en fait un cas particulier dans la Corse du temps. Mais ce n'est pourtant pas là une victoire de la propriété privée : la propriété à Levie est lignagère, le propriétaire au fond n'est que l'usufruitier d'un bien qu'il lui faudra transmettre à son ou ses héritiers. Tout d'ailleurs à Levie est affaire de transmission : au-delà des biens du lignage, c'est bien un mode de vivre et de mourir qu'il convient de faire passer aux générations futures. La population lévianaise est installée d'abord dans les poghji, ce que l'on appellera par la suite des quartiers. Les maisons y sont « nommées » rappelant la construction habituelle en Corse casa/casata. Et les premiers noms de famille qui y apparaissent sont ceux des familles dominantes, qui se sont engagées en faveur de l'État génois. Mais dès le début du XIXe siècle, les bergers issus généralement du Taravo transforment leurs cabanes en maisons en dur et créent un second habitat : les hameaux. Deux populations cohabitent donc sur le territoire de Levie, qui dialoguent mais ne se mélangent pas, une autre des caractéristiques lévianaise. À travers ce portrait contrasté apparaît plus que jamais l'image générale d'un archipel corse où ce qui rapproche les différentes communautés de l'île est contrebalancé par ce qui les différencie.

FRIMOUSSE S. et LE BIHAN Y. (dir.)

Réinventer le leadership, Caen : Ems Management Et Sociétés, 2017.

Une enquête menée par Petit et Delanghe (2015) auprès de 1500 collaborateurs en France révèle que les cadres français jugent sévèrement le leadership de leurs managers et dirigeants. Le déficit de leadership dégrade à la fois la motivation au travail et la qualité de la relation manager-managé. Face aux dérives de ces dernières années (scandales financiers liés à l’absence d’éthique, dérives écologiques, harcèlements, malaise des cadres, montée des risques psychosociaux…), il devient essentiel de se demander quelle posture de « leadership » promouvoir ? A ce titre, différentes voies pourraient être explorées, permettant de mieux évaluer les enjeux actuels auxquels se trouvent confrontés les différents acteurs : Une attention toute particulière sera portée sur les postures, les nouveaux rôles et les nouvelles pratiques de leadership qui se développent dans les différents secteurs et dans les différentes organisations ; en distinguant leurs spécificités et en appréciant leur impact sur les décisions et les comportements des acteurs (employabilité, implication, engagement, gestion des diversités, bien être…).

GARNIER Bruno (dir.)

Les métiers de l'enseignement au péril des incertitudes, Revue Spirale n° 60, 2017.

La notion d’incertitude a fait l’objet de nombreux efforts de théorisation de la part des sociologues des organisations. D’ailleurs le présent numéro de Spirale est issu d’un symposium qui s’est tenu à Rabat au cours du XIXe congrès de l’Association internationale des sociologues de langue française, intitulé Penser l’incertain. Au cours de cet événement, le comité de recherche de sciences de l’éducation présidé par Jean-Louis Derouet avait souhaité centrer les débats autour de la thématique « éduquer dans des mondes incertains », qui correspondait aux études déjà entreprises sur le travail que les acteurs doivent accomplir dans un contexte marqué par la pluralité des définitions du bien commun éducatif.

TALAMONI Jean-Guy

Paul Valéry et la Corse. « L’île que nous savons… », Bastia : Stamperia Sammarcelli, 2017.

La plupart des ouvrages sur Paul Valéry ignorent largement son rapport à la Corse, pays de sa famille paternelle. Pourtant, le poète fut loin d’être indifférent à ses origines insulaires, ce que montre notamment sa correspondance avec de nombreux Corses, qu’il s’agisse de membres de sa famille ou de personnes engagées dans la vie littéraire. L’auteur ne tente pas ici d’ « annexer » artificiellement, au bénéfice de la Corse, une personnalité de premier plan. Il fait le point sous l’éclairage d’éléments objectifs, sur la relation que Paul Valéry a entretenu avec la Corse et les représentations qu’il se faisait de l’île. Cette étude conduit en définitive à poser la question de la « corsité » de l’un des plus grands poètes de langue française.

GARNIER Bruno, BALMON Theodora, LE MENN Jacky (dir.)

La laïcité pour vivre ensemble avec nos différences, Ajaccio : Editions Albiana, 2017.

L’université de Corse Pasquale Paoli a choisi de lancer une mission de réflexion à propos de la laïcité en la plaçant sous la bannière de la reconnaissance de la diversité culturelle. Fruit d’une journée de conférences, de débats, d’ateliers et d’expositions, le 14 décembre 2016, cet ouvrage a pour objectif de participer au rayonnement de l’université de Corse à propos de cette question dont elle s’est emparée, non seulement en Corse où la laïcité est une question vive, mais plus largement en France, en Europe et en Méditerranée. Il réunit les contributions d’universitaires, historiens de la Corse, historiens de l’éducation, de formateurs, d’enseignants, de bibliothécaires et d’acteurs de la société civile dans différents domaines, dont celui de la santé. « Vivre ensemble avec nos différences », ce n’est pas « vivre ensemble malgré nos différences ». Le mot « avec » signifie que nos différences sont une richesse partagée, une base pour nous connaître comme différents, pour reconnaître notre diversité et pour construire, sur cette base, une culture commune. Pour qu’il en soit ainsi, la laïcité n’est pas une option spirituelle parmi d’autres, elle est ce qui rend possible la coexistence de toutes les options philosophiques, qu’elles soient religieuses ou non. La laïcité soustrait le pouvoir politique à l’influence dominante de toute option spirituelle ou religieuse, afin que nous puissions tous vivre ensemble avec nos différences.

FAZI André (dir.)

Guarda fratellu ! Affissu è cuntestazione in Corsica 1970-1990, Ajaccio : Albiana, 2017.

La Corse a connu dans les années soixante-dix, un regain culturel qui s’est accompagné d’un mouvement politique de fond. Depuis cette époque, le débat public s’est illustré dans divers champs et notamment dans la rue. Les affiches, placardées jusque dans les recoins les plus reculés de l’île, sont l’expression de cette double effervescence, politique et culturelle. Les partis et les artistes de tous bords y ont pleinement participé, même si la majorité a été le fait du mouvement nationaliste, plus actif. Les affiches réunies dans cet ouvrage offrent l’occasion de lire l’histoire récente à travers un art éphémère, mais d’une efficacité certaine à mobiliser, surtout du temps où les réseaux sociaux n’existaient pas. À travers les rappels historiques, les interviews d’artistes, les analyses sémiologiques, les auteurs se sont attachés à mettre en évidence les mouvements profonds de la société corse récente, tant sur le plan politique, que social, culturel et même artistique. Cette dimension plurielle est elle-même le reflet d’une complexité de la société insulaire qui écrivait ses espoirs dans la rue, à la vue de tous.

W. ALBERTINI Alexandra et ISOLERY Jacques

« FERT’ÎLES » Le polar insulaire, Éditions Petra, 2017.

L’objet de ce recueil d’articles consacrés au « polar insulaire » n’est pas de créer une nouvelle catégorie superfétatoire — le “roman policier insulaire” — mais de tenter de dégager quelques accointances entre l’idée de l’île et certains traits spécifiques dominants du polar. C’est aussi une occasion de rappeler quelques-uns des liens étroits entre l’histoire du genre “policier” et celle des espaces et des temps qui ont vu son apparition, son succès pour certains, pour d’autres sa désaffection, à tout le moins sa critique dans tous les sens du terme. C’est enfin une occasion de réfléchir à la pertinence des catégories traditionnelles qui en départagent, depuis Todorov, les fonctionnements diégétiques, narratifs et pragmatiques selon les trois rubriques du roman à énigme, du roman noir et du roman de suspense. Première étape d’une réflexion plus large à venir sur l’île mystérieuse, les sept articles de ce recueil ont certes des tonalités très différentes mais ils ont en commun une approche très singulière d’un propos qui ouvre son éventail de l’adhésion active à la position de rejet. Ont contribué à cet ouvrage : Éric FOUGÈRE - Jacques ISOLERY - Florence LOJACONO - Pierre-Michel PRANVILLE - Marie-Paule RAFFAELLI - Romain RICHARD-BATTESTI

VALERY Frédérique

La Peinture Baroque en Corse ou l’expression artistique d’un espace méditerranéen aux Temps Modernes (Spécificités Iconologiques et Iconographiques), Biguglia : Editions Sammarcelli, 2017.

À travers cet ouvrage issu de ma thèse de doctorat au sein de l’Università di Corsica, Pasquale Paoli, j’ai souhaité m’intéresser à certains aspects de l’art baroque et plus particulièrement à l’approche iconographique de la peinture en Corse en relation avec l’espace méditerranéen. « L’arte alla Moderna » plus connu sous le terme d’art « baroque » naît à Rome au début du XVIIe siècle au lendemain du concile de Trente (1545-1563) afin de promouvoir la puissance de l’Église face à la montée du protestantisme en Europe. Le baroque sera bien plus qu’un courant artistique, il s’inscrit réellement comme un mouvement qui influe sur la littérature, la poésie, la musique, la danse et bien entendu en architecture, dans l’art sculptural et pictural. En clair, le baroque est une façon de penser, de se comporter et donc un art de vivre. Les artistes puisent leur inspiration dans les grands principes de l’Antiquité afin de leur permettre d’ériger les nouvelles églises romaines ainsi que de décorer de peintures en trompe l’œil et de sculptures mythologiques les grandes demeures de pontifes. Le baroque s’associe à la séduction des foules toujours plus nombreuses qui se ruent dans ces nouveaux édifices afin d’y écouter les sermons des prédicateurs dans un somptueux décor théâtral empreint de marbres, de dorures, de sculptures et de retables gigantesques. Dès lors, l’image devient fondamentale dans l’éducation des fidèles et dans la mission de reconquête des âmes qui est le cheval de bataille de l’Église tridentine. Dès le début du XVIIe siècle, la Corse, de par sa proximité géographique, historique et culturelle avec l’Italie va être pénétrée par l’esprit baroque. Ainsi, je me suis particulièrement intéressée à la peinture baroque en Corse, à ses artistes et à ses thématiques iconographiques en lien avec Gênes. En effet, la Corse ayant été sous influence ligure de la fin du XIVe au milieu XVIIIe siècle, l’île va bénéficier d’un brassage artistique important. Nombreux seront les peintres d’origine italienne qui viendront travailler avec les peintres corses sur les mêmes chantiers et pour les mêmes commanditaires qu’ils soient génois ou insulaires. Ainsi, je me suis interrogée sur les origines de l’école corse, sur l’identité des peintres mais également sur les choix iconographiques. Sont-ils uniquement issus de la politique tridentine, ou bien bénéficient-ils d’une certaine originalité ? Frédérique Valery est docteur en Langues et Cultures régionale (mention Histoire moderne), maître de Conférences Associé en Histoire de l’Art à l’Università di Corsica, Pasquale Paoli et Membre de l’UMR CNRS 6240 LISA. Actuellement, elle poursuit d’autres recherches sur les différents aspects iconologiques, iconographiques et plastiques relatifs à l’art baroque au sein de l’espace méditerranéen.

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