Séminaire « Le phénomène du supportérisme en méditerranée »

Le monde des supporters et des pratiques partisanes dans le football connaît, depuis une vingtaine d’années, des transformations importantes tant en interne qu’en externe, en particulier dans son rapport avec les pouvoirs publics et sportifs. Il en résulte souvent des situations difficiles et conflictuelles, parfois dramatiques dont la Corse a également fait l’expérience. Il apparaît donc nécessaire, grâce à l’éclairage et l’appui de spécialistes de la question des supporters en Europe et dans les pays méditerranéens, de s’interroger sur les modes de constructions identitaires des groupes de supporters, leurs rapports aux pouvoirs établis et d’offrir des éléments de réflexion permettant de mieux appréhender le phénomène, voire de concourir à l’apaisement de situations difficiles.
La matinée de cette journée consacrée au phénomène du supporterisme envisagera les modes d’expression des groupes ultras en Méditerranée. Elle interrogera aussi la gestion par les pouvoirs publics de leurs manifestations, que ces dernières soient violentes ou non. La séance après-midi débattra des modalités selon lesquelles pourrait se mettre en place une meilleure perception des enjeux liés aux groupes ultras en Corse. Elle sera suivie d’un débat avec les groupes de supporters.

2017-04-07_Programme_Supporterisme

Workshop « Land Art and Street Art en méditerranée »

Le « Land Art » et le « Street Art » voient le jour aux Etats- Unis courant des années 60. Le « Land Art », est par définition associé  à la nature que ce soit par la réalisation des œuvres en extérieur ou bien par l’emploi des matériaux. Très rapidement, il sera considéré comme une branche de l’art contemporain qui s’extirpe des  frontières des musées et des galeries afin d’être ouvert à tous et non plus réservé à une certaine élite. Ainsi, la majorité des œuvres élaborées à partir de matériaux naturels tel que le bois, la pierre, le sable et autres sont soumises aux éléments naturels (vent, pluie etc.). Dès lors, elles ont une vocation qui s’inscrit dans l’éphémère. Il en sera de même pour le courant intitulé « Street Art » ou l’art de la rue qui se manifeste sous de multiples formes tel que des graffitis, des tags, des affiches et bien d’autres. Les manifestations du Street Art sont réalisées sur de multiples supports comme les murs des rues, des bâtiments publics ou privés, les abris bus ou encore les wagons de métro et de trains etc. Quelque soit les lieux, les supports ou encore les matériaux utilisés, ces deux courants s’inscrivent dans une volonté de délivrer divers messages à l’ensemble de la société. Les représentants du  « Land Art » comme du « Street Art » revendiquent appartenir à un courant à la portée de tous qui doit être éphémère afin de se renouveler sans cesse. Cependant, depuis les années 60, ces deux mouvements artistiques ont traversé l’Atlantique pour gagner l’Europe et la Méditerranée. En ce début du XXIème siècle, on assiste à leur évolution avec l’introduction des nouvelles technologies telle que la vidéo, le numérique et l’internet. En effet, certaines œuvres directement sont photographiées, filmées pour être  mises en ligne ou projetées directement dans des galeries ou musées. Ainsi, nous pouvons nous interroger sur la notion de « l’éphémère » et de sa perception. Sommes-nous dans toujours résignés à assister à la disparition de l’œuvre ou bien sommes-nous dans une volonté de transmission ? A l’heure actuelle, de quelles façons ces deux courants s’affirment-ils en Méditerranée ? En fonction des lieux, des auteurs et des œuvres,  peut-on réellement parler d’acte créatif ou récréatif ?

2017-04-12_programme_Land Art et Street Art en Méditerranée_valery

Journée d’étude : GOYA peintre de l’extrème

Mardi 14 matin et après-midi :
Salle B1 204, Faculté des Lettres, Campus Mariani, Corte.

Mercredi 15 après-midi :
Centre Culturel Alb’oru (Bastia) et Bibliothèque Municipale d’Ajaccio

« Rien de grand ne s’accomplit dans le monde sans passion », cette phrase de Hegel pourrait parfaitement s’adapter à la vie du peintre espagnol Francisco de GOYA (1746-1828) qui a mené une existence mêlant gloires, honneurs et drames mais toujours empreinte de sa passion pour la peinture. A la fois acteur et témoin de l’histoire de son temps, de la grande période des Bourbons espagnols du XVIIIe siècle à l’invasion française du début du XIXe et au retour de Ferdinand VII, il réalisa une œuvre riche de contrastes, qui révèle une grande connaissance de la société de son temps et des grands bouleversements historiques mais aussi de l’âme humaine. Ses peintures sont tantôt remplies de couleurs, tantôt noyées dans le noir de la guerre et de la folie. L’artiste peignit aussi bien les aristocrates que le petit peuple madrilène. Le caractère à la fois bucolique et inquiétant de ses œuvres nous révèle un esprit tourmenté, en rupture avec l’art de son siècle. Se situant souvent dans une zone de frontière et d’interaction entre les aspirations de l’artiste et ses obligations du peintre du Roi, entre le sacré et le profane, entre la lumière et l’obscurité, son art « solitaire et désespéré » (André Malraux), profondément moderne, est marqué par une réflexion sur le temps et la condition humaine qui trouve une résonnance toute particulière à notre époque.

Cette journée d’étude cherche à porter un regard pluridisciplinaire sur l’œuvre de Francisco de Goya, peintre éclectique et prolifique, et sur les implications éthiques, esthétiques et politiques de son engagement personnel.

La manifestation sera accompagnée d’une exposition présentant trente des quatre-vingts  gravures de la série des Caprichos, (30 cm x 40 cm) qui ont été prêtées par Mme Valérie Molero. Elles seront exposées à la bibliothèque de l’Université pendant tout le mois de mars. Le mercredi 15 mars, lendemain de la journée de Corte, les conférenciers et l’exposition se déplaceront au Centre culturel l’Alb’Oru de Bastia et à la Bibliothèque d’Ajaccio. Les étudiants de la filière Espagnol mettront en perspective l’œuvre de Goya avec celle du peintre contemporain Antonio Saura et ceux de la filière Art travailleront sur la technique de la gravure utilisée par Goya.

Séminaire « L’œuvre du Maître de Castelsardo en Corse et en Sardaigne : retables peints des XVe-XVIe siècles »

Spécialiste des retables des églises de Corse à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, Luisa Nieddu présentera le cas particulier des œuvres du Maestro de Castelsardo conservés à Sainte-Lucie de Tallano (fin XVe siècle). Il s’agira ainsi d’étudier les échanges artistiques au sein de la Méditerranée occidentale à la fin du Moyen Âge et d’évaluer la place de la Corse au sein de ces circulations.

Cycle de séminaires « Insularité/Insularisation : Les mystères de l’île »

Ce cycle de séminaires a pour objectif l’étude des interactions réciproques entre le schème de l’insularité et ses implémentations en littérature française et étrangère.

9h00-10h00 :
Tony FOGACCI, MCF Langue et Culture Régionales, Université de Corse Pasquale Paoli
« La zoologie fantastique des îles en Méditerranée, ébauche d’analyse entre littérature et anthropologie »

10h30-12h00:
Jacques ISOLERY, MCF Langue et littérature
françaises, Université de Corse Pasquale Paoli
« Les cercles du mystère insulaire dans L’Oasis et Mon île au trésor d’Alain Blottière»

Remise du Fonds Dolovici

Bartulumeu Dolovici naît à Calvi le 27 octobre 1915. Retraité de l’Administration Générale d’Outre-Mer, il meurt en 2009 à l’âge de 93 ans.

Poète Corse, conteur, il participe activement au mouvement de pensée des années du Riacquistu en laissant derrière lui une importante œuvre en langue corse de plus de 1000 compositions en poésie et en prose[1] ainsi que six pièces de théâtre, écrites en langue corse aussi, et appartenant au genre dramatique. Ces dernières œuvres, dont une a même été mise en scène – Ponte Novu, 9 maghju di u 1769 – en mémoire à la bataille sanglante qui s’y déroula, lancent un écho solennel aux sources mêmes de la tragédie antique. Elles transmettent un héritage de coutumes, de croyances et de traditions propres aux époques passées, où se fondèrent les invariants de la société corse.

L’œuvre poétique de Bartulumeu Dolovici est primée et reconnue dans le domaine littéraire. Il reçoit en 1974, le prix Pierre Bonardi pour son roman en langue corse publié en 1973, Veghja cù i morti, ainsi que le prix Rime Corse par la fondation Michel Ange pour son recueil poétique A son’ di cornu mille versi. Bartulumeu Dolivici est inscrit comme auteur à la SDRM (Société pour l’administration du Droit de Reproduction Mécanique des auteurs), il a composé des morceaux restés dans le patrimoine musical corse pour des groupes musicaux et des chanteurs, comme Canta u populu corsu, Antoine Ciosi, Richard Girolami, I Muvrini, Jean-Paul Poletti ou encore Jacky Micaelli.

Reconnu pour son militanstisme en faveur de la langue et de la culture corses, il est à l’origine de la création de l’Associu Ricordu di Ponte Novu, dont la première commémoration a lieu le 11 mai 1969 en présence de plusieurs centaines d’insulaires. Hormis les coupures de presse régionale de l’époque qui témoignent d’une large ferveur populaire autour de cette manifestation, une vidéo inédite de l’événement – la seule – est proposée au sein du fonds Ange-François Flori de la Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses (M3C). On y voit prendre parole tour à tour, quelques-uns des principaux acteurs socio-culturels de notre île dans les années 60 devant une messe célébrée par Mgr Giudicelli et l’abbé Giuliani : Yvia-Croce, Peppu Flori, Ghjanettu Notini, M. Mordiconi président du club Pascal Paoli, le professeur Jean Luciani, le poète Antoine Flori.

Bartulumeu Dolovici a fait partie de la génération de Corses contraints de s’exiler afin de mener carrière en Outre-Mer, sans jamais pouvoir se démettre du regret douloureux de laisser son île derrière lui, et avec une constante volonté de lui rendre hommage. Des textes comme A me Patria, A Corsica Antica, À tutti quelli chì luttanu per a patria y font référence. Nombreux de ses morceaux poétiques laissent échoir un sentiment d’arrachement à sa terre, difficilement vécu, mais qu’il fait ressentir avec une noblesse tragique et si profondément sincère, qu’elle laisse sous un charme certain.

Bartulumeu Dolovici aime à conter autant qu’il compose des poésies, comme c’est le cas dans Fucone d’inguernu et Veghja cù i morti.  Dans ce dernier recueil qu’il fait publier en 1973[2], il raconte avec simplicité et dénuement les chroniques d’une Corse disparue. Lors d’une veille en Castagniccia qui se passe dans la pieve d’Orezza, à l’image de ces veilles ancestrales que faisait vivre la Corse d’antan, il nous parle de l’âme d’un pays et d’un peuple, de la nécessité de les défendre, de les préserver. Il en restitue les vérités oubliées à travers un dialogue teinté d’ardeur et de passion entre des ancêtres morts, mais comme le dit l’auteur dans sa note préfacielle « senza colpi di fucile, ne sangue, ne vindetta ». Il y évoque une île exsangue, aux villages dépeuplés, soumise au travers du progrès et à la disparition des mœurs antiques.

De Bartulumeu Dolovici, on peut retenir en quelques mots le militant culturel sincère et pétri d’une passion pour son île, le défenseur des traditions séculaires, le gardien du souvenir de Ponte Novu, animé par une volonté incessante de préserver l’âme d’un peuple.

[1] cf infra parmi les « éléments de présentation du fonds numérique », les chiffres précis.

[2] Bastia, imprimerie bastiaise, 1973, in-8° carré, 82 p.

invitation Remise fonds Dolovici

Programme remise fonds B. Dolovici

240317_Remise du fonds Bartulumeu Dolivici

Chaire Paul Valery – Programme 2017

Chaire ESPRIT MEDITERRANEEN Paul Valéry

PROGRAMME  2017

2017_Plaquette Chaire 2017

2017_DP_17_Chaire Esprit méditerranéen annata 2017

Thème de l’année : L’esprit des lieux

La Méditerranée est un lieu commun qui relie une multiplicité de peuples, de paysages, de langues et de systèmes de pensée. Les invités de la Chaire aborderont cette année la question des rapports entre nature et société de divers points de vue. Ils interrogeront la construction de l’espace urbain, les traditions populaires d’hier et d’aujourd’hui et l’équilibre géopolitique méditerranéen.

Session d’Avril : La cité médiévale, l’église et l’architecture de la société
Dominique Iogna Prat (CNRS)

Dominique Iogna-Prat, médiéviste, directeur de recherche au CNRS et à l’EHESS où il dirige depuis 2011 le Centre d’Etudes en sciences Sociales du Religieux (CESOR), s’intéresse en historien à la place des rites et des signes d’appartenance religieuse dans l’espace social et symbolique. Il a consacré à l’architecture des églises médiévales un livre qui a fait date (La Maison Dieu. Une histoire monumentale de l’Église au Moyen Age, Paris, Le Seuil, 2006) et son dernier livre (Cité de Dieu, cité des hommes. L’église et l’architecture de la société, PUF, 2016) met en parallèle la construction matérielle de la cité et les fonctions symboliques de la religion dans l’espace social moderne, en articulant les points de vue du Moyen âge et de la Renaissance avec les enjeux les plus contemporains.

Mardi 4 avril, Corte, Campus Mariani, salle DECA 003
14h. Séminaire Le mythe de Pierre : l’église et l’architecture de la société dans l’Occident médiéval (500-1500)

Victor Hugo a soutenu : « Dieu cela n’est pas tant que ce n’est pas en pierre/ Il faut une maison pour mettre la prière. » L’histoire de l’incarnation christique suffit-elle à expliquer la place de la pierre dans l’imaginaire des sociétés culturellement issues du christianisme ? En quoi l’Église – la communauté et l’institution nées de l’enseignement du Christ – poursuit-elle ce projet d’inscription de la chair dans la pierre ? Dans quelle mesure la parole de Jésus à l’un de ses apôtres, Pierre – « tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Matth. 16, 18) – est-elle fondatrice non seulement de la « pétrification » de l’Église, mais plus généralement du poids donné à l’architecture et au bâti dans les mille et une façons occidentales de penser la société ?

Mercredi 5 avril, Corte, Bibliothèque Universitaire Desanti
10h. Table ronde avec les chercheurs de l’UMR LISA, animée par André Cancellieri et Vannina Van Cauwelaert

Jeudi 6 avril, Corte, Campus Mariani, Amphi Ribellu
14h. Séminaire La « nature » du paysage

L’humanisme a inventé, dit-on, le paysage en ouvrant l’art de peindre sur la perspective. Le rapport paysagé à la nature ancre-t-il l’humanité dans un monde autonome sans transcendance ? Le paysage « moderne » marque-t-il, au contraire, un réaménagement des rapports à l’au-delà par une redéfinition des voies d’accès à l’Esprit ? Est-on fondé, en somme, à parler de « paysage spirituel » ?

Vendredi 7 avril, Bastia, Auditorium du Musée
18h. Conférence (en partenariat avec la Dante Alighieri)
Léon Battista Alberti architecte : l’art de bâtir la vie civile

L’humanisme italien a-t-il inventé l’urbanisme ? L’œuvre de Leon Battista Alberti (1404-1472), architecte et théoricien du bâti, nourri à la fois d’Aristote et de Vitruve, propose une théorie du bâti et une théorie de la vie civile suivant laquelle on « construit » la société. De l’Église à la cité, l’Occident pré-moderne est passé d’un discours théocentré à un discours sur la ville propre à engendrer la cité.

Session de Juin : Les chants de la terre

Giovanna Marini (Ecole Populaire de musique du Testaccio, Rome)

Giovanna Marini qui aura 80 ans en 2017 est la mémoire vivante du chant populaire italien. Depuis plus de 50 ans, elle ne cesse de renouveler avec enthousiasme une oeuvre unique de transmission mêlant interprétation, création, recherche et enseignement. Titulaire de la chaire d’ethnomusicologie à l’Ecole Populaire de musique du Testaccio (Rome) dont elle est Présidente d’Honneur, elle est régulièrement invitée dans de nombreuses institutions européennes pour des concerts et master-classes, seule ou avec le Quartetto vocale qu’elle a créé en 1976. Elle compose des cantates, des opéras, des musiques de film, dans le souci de reconnecter tradition et modernité avec une totale fidélité à l’engagement social qui la définit. Chercheuse attachée à l’Istituto Ernesto De Martino, elle a collecté à travers les régions d’Italie une énorme quantité de chants (chants paysans et ouvriers, chansons politiques, rituels sacrés) et de récits populaires qu’elle a transcrit et qu’elle dit suivant la tradition des cantastorie. Amie de la Corse, où elle est souvent venue, elle est membre du comité d’honneur du Conseil scientifique de l’Associu di u Cantu in paghjella sous l’égide de l’UNESCO. Deux documentaires de FR3 Corse ont été consacrés à son oeuvre pionnière par Christian Lorre (Canta a memoria, 1995) et Marie-Laure Désidéri (La voix des invisibles, 2015). Un livre-CD retraçant les étapes de son parcours a été traduit en français chez Actes Sud en 2007 (Ignazio Machiarella et Giovanna Marini, Il Canto necessario).

Mardi 27 juin, PIGNA, Centre de Création Musicale Voce
11h. Atelier interactif de chant populaire animé par Giovanna Marini avec des chanteurs Corses

Mercredi 28 juin, CORTE, Campus Mariani, Amphi Ribellu
10h-17h. Cantà in paghjella : le sens de la recherche, Symposium du Conseil scientifique international de l’Associu Cantu in paghjella (Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO) sous la présidence de Giovanna Marini
20h. Concert de chants polyphoniques en l’honneur de Giovanna Marini

Jeudi 29 juin, CORTE, Campus Mariani, Amphi Ribellu
14h. Séminaire de Giovanna Marini, Voyager en chantant : écouter, collecter, transmettre
17h. Cantà a memoria, projection-débat du film de Christian Lorre (FR3 Corse, 1995), en présence de Giovanna Marini et du réalisateur.

Vendredi 30 juin et samedi 1er juillet
Festival de paghjelle dans les villages du Boziu et de Castagniccia, avec l’Associu Cantu in paghjella

Session d’Octobre : La Méditerranée élargie

Société Internationale des Historiens de la Méditerranée (SIHMED)
Pour sa session d’automne, la Chaire Esprit méditerranéen donne carte blanche à la Société Internationale des Historiens de la Méditerrannée (SIHMED) qui oeuvre depuis vingt ans à la diffusion des connaissances, à la collaboration scientifique et à la promotion de l’enseignement d’une histoire méditerranéenne “élargie”, c’est-à-dire perçue dans sa globalité et dans ses relations au monde.

  • La SIHMED tiendra à Ajaccio son congrès annuel organisé par Antoine-Marie Graziani (UCPP/UMR LISA), membre du Conseil de Direction, en présence de son président Nikolas Jaspert (Université de Heidelberg) et de sa vice-présidente Sylvia Marzagalli (Université de Nice et IUF).
  • Trois membres éminents de la SIHMED, spécialistes des équilibres géopolitiques méditerranéens, donneront des conférences exceptionnelles à  Bastia, Corte et Ajaccio

Mardi 3 octobre, Bastia, Musée d’Art de d’Histoire
18h. Conférence de Tuomo Melasuo : Les Pays Nordiques partenaires actifs dans le processus euro-méditerranéen depuis 1995

Tuomo MELASUO, professeur de sciences politiques à l’Université de Tampere (Finlande) a fondé et dirige le Tampere Peace Research Institute (TAPRI) consacré aux recherches sur la paix et le conflit. Il est en outre vice-président du MOST (Management of Social Transformation programme) à l’UNESCO, et membre du Conseil consultatif de la Fondation Anna Lindh, à laquelle est également associée la SIHMED. Ses recherches concernent les relations interculturelles et interlinguistiques, la coopération internationale et les questions socio-économiques.

Mercredi 4 octobre, Corte , Campus Mariani
10h. Table-ronde animée par Antoine-Marie Graziani :

Rencontre des professeurs Tuomo Melasuo et Lazslo Nagy avec les chercheurs de l’UMR LISA

Jeudi 5 octobre, Corte, Campus Mariani
14h. Conférence de Lazslo Nagy : La Méditerranée dans la politique extérieure de la Hongrie (époque moderne et contemporaine)

László NAGY, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Szeged (Hongrie) et au Centre d’études pour le Monde Arabe Moderne de Beyrouth (Liban), s’intéresse particulièrement aux questions liées aux minorités, à la décolonisation dans le sud de la Méditerranée, aux échanges transfrontaliers et aux changements d’équilibre géopolitiques après la Seconde Guerre Mondiale. Membre de l’Académie des Sciences de Hongrie ainsi que de plusieurs académies internationales, c’est aussi un fidèle ami de la Corse. Il est associé à divers partenariats avec l’Università Pasquale Paoli et a dirigé un livre d’hommage international au regretté Antoine-Laurent Serpentini (Mélanges Serpentini, Université de Szeged, 2014).

Vendredi 6 octobre, Ajaccio, Espace Diamant

18h. Conférence de Salvatore Bono, suivie d’un débat animé par Nikolas Jaspert, président de la SIHMED, et Sylvia Marzagalli, Vice-présidente : Une Méditerranée élargie

Salvatore BONO, professeur émérite de l’université de Pérouse (Italie) et fondateur de la SIHMED, est le grand spécialiste de la question de l’esclavage en Méditerranée à l’Epoque Moderne. Au cours de cette soirée il exposera les enjeux actuels d’une approche globale de l’espace méditerranéen et dédicacera son dernier ouvrage, Schiavi. Una storia mediterranea (XVI-XIX secolo) publié à Bologne en 2016.

Rencontres « Nikos Kazantzakis (1883-1957) : Le regard crétois »

Pour son premier séminaire de l’année, l’axe Circulations méditerranéennes et insulaires des littératures, des langues et des idées organise en partenariat avec le Centre Culturel Una Volta deux rencontres autour d’un des écrivains européens les plus importants du XXe siècle, auteur de Zorba le Grec et de La dernière tentation du Christ, poète, érudit et homme d’action engagé dans son pays et dans son temps.
Nicolas Zallu, doctorant en littérature comparée, reçoit Georges Stassinakis, fondateur et président de la Société internationale des Amis de Nikos Kazantzakis (SIANK), chevalier de l’Ordre national du Mérite de la République française, auteur de nombreuses publications et rédacteur en chef de la revue annuelle Le Regard Crétois.

PROGRAMME

• Lundi 23 janvier, CORTE, Spaziu culturale Natale Luciani,
14h00. Conférences
Georges Stassinakis : « Kazantzakis et la Crète »

Nikos Kazantzakis était un citoyen du monde, et sa pensée dépasse largement les frontières de son pays d’origine pour s’étendre à l’humanité tout entière et même au delà, à tout l’Univers. Il n’en était pas moins fidèle à son île, au peuple crétois et aux principes de civilisation dont son oeuvre d’exilé porte la trace.

Nicolas Zallu : « L’évangile selon Kazantzakis »

Profondément influencé par les travaux de Bergson, Kazantzakis a élaboré une conception de Dieu aux antipodes de la conception chrétienne traditionnelle. Parce qu’elle prend en compte les découvertes philosophiques et scientifiques du XXème siècle, cette réappropriation des traditions redevient aujourd’hui d’actualité.

16h00. Projection-débat : Le Soleil et l’ombre. Pour Nikos Kazantzakis (documentaire de Jean-Daniel Pollet, ORTF, 1967)

Pour le dixième anniversaire de sa mort, le magazine télévisé Lire a consacré à Nikos Kazantzakis un hommage qui fut reçu comme une réponse à l’installation en Grèce de la dictature des colonnels. Les témoignages de sa femme, de proches et amis de Kazantzakis (Georges Candilis, architecte et urbaniste, Mimica Cranaki, Yannis Tsarouchis, peintre, Ado Kyrou, écrivain et réalisateur, Piotr Kovalsky, mathématicien et architecte), des archives sonores, des textes extraits d’Ascèse dits par Maurice Ronet composent le portrait de l’écrivain. De nombreuses images de la Grèce, ses trésors archéologiques, ses habitants et le mode de vie rural, illustrent les extraits de son oeuvre. Les thèmes de Dieu, du héros, de la liberté, du poids des mythes sont développés. Pour  conclusion : « l’inexistant n’est que ce que nous n’avons pas encore suffisamment désiré ».

• Mardi 24 janvier, BASTIA (Centre culturel Una Volta) 18h00.
Rencontre avec Georges Stassinakis, animée par Nicolas Zallu et suivie de la lecture d’Ascèse par la comédienne Charlotte Arrighi de Casanova
Pourquoi lire Kazantzakis au XXIème siècle ?

Georges Stassinakis livrera quelques éléments-clés de la vie de Nikos Kazantzakis et présentera son oeuvre, surprenante par son étendue et sa diversité (plus de 50 ouvrages : roman, poésie, pièces de théâtre, carnet de voyages…). M. Stassinakis abordera aussi certains thèmes fondamentaux de l’oeuvre de l’écrivain tels que le problème de la langue grecque démotique, la question de la réappropriation des mythes, le rapport entre tradition et modernité… Ascèse Kazantzakis procède dans cet ouvrage à une remise en question radicale de la place de l’individu dans le monde et de son rapport à une transcendance. Pour lui, le sens d’une vie se situe à l’échelle de l’histoire universelle, et réciproquement, les actions de l’individu ont une portée qui dépasse l’échelle de sa propre vie. Saints ou héros, les personnages de Kazantzakis expriment ainsi le double mouvement d’un corps fini qui marche vers la mort, et d’un esprit infini qui s’élève vers l’immortalité.